
Pour les Français continuant à privilégier les livrets réglementés, la baisse de rémunération est un signal d’alerte: leur capital est protégé mais valorisé faiblement, voire grignoté par l’inflation. ( crédit photo : Getty Images )
Sommaire:
- L’assurance vie, toujours un grand favori des Français
- Le Plan d’Épargne en Actions (PEA): viser plus haut, à long terme
- Le comptes-titres ordinaire: souplesse maximale, fiscalité moins clémente
- Les SCPI: diversifier dans l’immobilier sans acheter de bien
- Conclusion: de l’importance d’une allocation réfléchie de son épargne
L’assurance vie, toujours un grand favori des Français
L’assurance vie a montré en 2024 qu’elle restait l’un des dispositifs d’épargne préférés des Français, avec des cotisations en hausse de +20,9% par rapport à l’année précédente. Les chiffres de l’année 2025 confirment d’ailleurs l’attractivité de ce produit, avec 49,8 milliards d’euros collectés au premier trimestre 2025. Il s’agit d’un record.
Ce mouvement s’explique en partie par la baisse du taux du Livret A, passé de 3% à 2,4% en février, et par la perspective de le voir encore reculer à 1,7% en août prochain. Le contrat d’assurance-vie est souvent cité comme le premier refuge des épargnants désireux de se tourner ailleurs que vers les livrets règlementés. Cette enveloppe fiscale présente en effet de nombreux avantages:
- Capital garanti avec les fonds euros,
- Possibilité de retirer les sommes à tout moment, sous forme de rachats partiels ou totaux. En pratique, les délais de paiement varient d’un assureur à l’autre. Ils sont en moyenne de 3 à 6 jours pour un rachat partiel et de 15 jours pour un rachat total, avec un délai légal maximum de deux mois,
- Fiscalité allégée après 8 ans de détention.
En outre, les rendements remontent! En 2024, les fonds en euros ont rapporté en moyenne 2,5%, contre moins de 2% avant 2022. C’est légèrement plus que l’inflation (2,3%). Certaines compagnies ont présenté des taux nets proches ou supérieurs à 3% pour les contrats les mieux dotés. Un contrat d’assurance-vie permet aussi d’investir en Unités de Compte (UC). Ces supports non garantis donnent accès à une grande diversité d’actifs: actions, obligations, immobilier, ETF, fonds thématiques… En acceptant une part de risque, vous pouvez donc espérer des performances supérieures à celles d’un livret réglementé.
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA): viser plus haut, à long terme
Vous préférez investir directement sur les marchés financiers dans un cadre fiscal avantageux? Le PEA peut vous intéresser. Il s’agit d’une enveloppe fiscale française, réservée aux investisseurs prêts à accepter la volatilité des marchés et à se projeter sur le long terme: 5 ans minimum. C’est à partir de cette durée que les plus-values et dividendes deviennent exonérés d’impôt, seuls les prélèvements sociaux restant dus. Un PEA bien diversifié permet de s’exposer aux actions européennes - en direct ou via des ETF - avec un potentiel de rendement supérieur à celui du Livret A sur la durée.
En outre, le PEA donne accès aux ETF. Ces instruments financiers permettent d’investir à moindres frais sur les plus grands indices boursiers, contrairement aux actions individuelles, lesquelles concentrent le risque sur une seule entreprise ou un seul secteur. Le PEA Jeune rend l’enveloppe accessible aux adolescents et jeunes adultes .
A noter
Le PEA n’est pas adapté à l’épargne de précaution. Les fonds placés sont bloqués pendant 5 ans (sauf cas de sortie anticipée réglementée). Il sert donc plutôt à dynamiser une partie de votre patrimoine sur une période de moyen et long terme.
Le comptes-titres ordinaire: souplesse maximale, fiscalité moins clémente
Alternative au PEA, le Compte-Titres Ordinaire (CTO) permet aussi d’investir sur les marchés financiers, avec une liberté totale: actions, obligations, ETF, SCPI, fonds étrangers… tout est possible, sans contrainte géographique ni plafond de versement. Vos plus-values sont, au choix:
- Soumises à la flat tax de 30%,
- Au barème progressif de l’impôt sur le revenu, sur option.
Ce produit vous est plutôt destiné quand vous souhaitez vous affranchir des limites du PEA et acheter ou revendre des titres sans contrainte temporelle.
Les SCPI: diversifier dans l’immobilier sans acheter de bien
Quand l’immobilier vous attire pour investir, les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) peuvent vous intéresser. Elles vous offrent la possibilité de détenir de la pierre sans avoir à prendre en charge les contraintes d’achat, gestion, revente… En effet, votre investissement est indirect car vous achetez des parts de la SCPI et elle-même achète des biens immobiliers. Contre un ticket d’entrée modéré (quelques centaines ou milliers d’euros), vous accédez à l’immobilier tertiaire (bureaux, commerces, entrepôts…). Ensuite, la SCPI verse un revenu régulier provenant des loyers perçus. Leur rendement moyen s’est élevé à 4,72% en 2024, selon l’Aspim (Association française des sociétés de placement immobilier). Entre les SPCI, il existe des disparités: les taux de distribution peuvent varier du simple au quadruple. Vous pouvez vous renseigner sur les taux pratiqués et les frais avant d’investir.
A noter
Les parts de SCPI sont peu liquides. Votre argent est bloqué et un délai de plusieurs semaines est souvent nécessaire pour récupérer les sommes investies.
Conclusion: de l’importance d’une allocation réfléchie de son épargne
En résumé, la probable baisse du taux du Livret A au 1er août prochain peut être perçue comme une opportunité. Celle de repenser votre épargne, de sortir de la logique du «tout Livret A» et d’explorer d’autres solutions. Assurance vie, PEA, compte-titres, SCPI… chacun de ces supports présente des atouts spécifiques, à adapter en fonction de votre profil, de votre horizon de placement et de votre tolérance au risque.
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